Thursday, December 28, 2006

Washington DC - The City of Magnificent Distances


Une petite escapade de deux jours dans la capitale fédérale... une ville monumentale, dessinée pour être le siège du pouvoir et la célébration des fondateurs de la nation.

Les plans ont été imaginés par un architecte français, L'Enfant, qui avait sans doute vu la terre vierge sur les rives du fleuve Potomac comme un terrain tout désigné par la Providence pour la réalisation des grandeurs les plus monumentales...

Le pauvre architecte est finalement mort dans la misère et l'oubli, après avoir été congédié car ses plans étaient inconciliables avec les approches plus pragmatiques des autres urbanistes appointés par Georges Washington pour construire la capitale. Mais les plans ont été conservés et ce sont d'immenses monuments d'inspiration gréco-romaine qui s'élèvent dans de majestueuses perspectives.
Un sens de la grandeur, certes, un certain sens du marketing aussi... tout monument édifié se doit de battre un record pour mériter l'attention la plus extrême des visiteurs, comme ne manquent pas de nous le rappeler les guides et "rangers" qui font visiter les lieux.

Le plus haut obélisque du monde, construit de blocs de marbre et au sommet duquel deux yeux rouges scrutent l'horizon (ils ont certainement une utilité immédiate, comme avertir les avions, mais je soupçonne d'autres fonctions plus ésotériques... ces yeux ressemblent terriblement à ceux des fétiches dans Kirikou et la sorcière) ; le plus grand bâtiment en marbre du monde (la National Gallery of Art); la plus belle bibliothèque du monde (dixit le guide de la bibliothèque du congrès, édifice effectivement magnifique); la plus grande démocratie du monde sous le dôme du capitole (hum...).
Washington est une ville qui se visite, il n'y a pas la vie de NY (surtout que la plupart des fonctionnaires doivent être actuellement en congé: résultat, il n'y a que des touristes, des gardes, et des drapeaux en berne en mémoire du président Ford).

C'est une capitale faite pour forger l'identité nationale, autour de ses lieux fondateurs (les monuments abritant les institutions de la démocratie), de ses personnalités marquantes : Jefferson (qui a un beau monument de marbre entouré de pins, ce qui lui donne un air très méditerranéen- photo) et Lincoln (dont la statue paternelle regarde de haut toutes les manifestations qui se déroulent à ses pieds...); Roosevelt aussi a un monument qui retrace, avec ses paroles gravées dans le granit, les moments clés du New Deal...

Et bien sûr la personnalité fondatrice, Georges Washington, à qui la ville est toute entière dédiée, et qui est même représenté en "ascension" sur le plafond de la coupole du Congrès - comme Jésus dans l'iconographie des églises... c'est un culte de la personnalité qui peut surprendre par son omniprésence (curieusement on était plus habitué à voir cela chez les ennemis de l'Amérique !) mais finalement quand on voit combien les Etats-Unis revendiquent l'héritage de Rome, tout fait sens...
Enfin troisième moment du culte national, les monuments aux morts: le monument aux combattants de la Seconde Guerre Mondiale, inauguré très récemment (2004), qui égrène des batailles et des noms de lieux ; le monuments aux morts du Viet Nam, qui égrène le nom des Américains morts au combat, et qui sont encore chéris par leurs proches, en témoignent les fleurs, l'arbre de noël avec ses messages, les visiteurs avec leur petit papier où ils ont griffonné la référence de la plaque commémorative pour retrouver un nom parmi les milliers d'autres.


En face, le monument aux morts de la guerre de Corée (photo), et le "combat pour la liberté"...



Je repars avec des sentiments mitigés, impressionnée par la foi de l'Amérique dans sa grandeur et sa capacité à réaliser l'accomplissement de l'humanité par la démocratie et la science, effrayée aussi par ce que cette foi peut avoir de fanatique dans ses excès.

1 comment:

Anonymous said...

Putain, c'est glauque... et quid du usa hunting permitt??
violaine