Wednesday, August 22, 2007

Damas, Hama, Sayda Zaynab

-- voilà, j'ai ajouté des photos...


Je mettrai des photos, promis, mais aucune photo ne pourra rendre l'atmosphere de la rue qui mene de la mosquee des Omeyyades à Bab Touma, et du cafe Nofara ou l'on s'assied pour "boire" la chicha pendant des heures (en arabe en effet la chicha se boit plutot qu'elle ne se fume, a cause des glouglous de la fumee qui passe dans l'eau...). - la foule dans le souq Hamidye et ces pois de lumière qui tombent en dansant depuis la galerie couvrante...







Je suis allee à Hama le week-end avec Silva, nous avons rencontre un peintre qui fait vivre, sur d'immenses toiles, le fantome brumeux de la vieille ville detruite et la plainte des norias, et le jeu du soleil qui plonge entre les herbes...








J'ai visite aussi Sayda Zaynab, le tombeau de la petite-fille du prophete, fille d'Ali, et personne sainte pour les chi'ites. J'ai rencontre la bas un vieil iraqien venu de Karbala en pelerinage, il repart demain. Beaucoup de ses compatriotes ont prefere rester a Sayda Zaynab - le souq de cette banlieue populaire de Damas est plein d'images a la gloire de Nasrallah et de t-shirts "fier d'etre irakien"...





Quant a moi je vis dans le quartier assez chic de Qussaa, quartier chretien plein de boutiques de fringues de la derniere mode pas encore descendue a Paris.

Thursday, August 09, 2007

De Seattle à Damas



avec tous ces deplacements en effet le titre de mon blog n'est plus tout a fait approprie, mais puisque j'ai tant d'assidus lecteurs j'ai prefere ne pas changer l'adresse de mes recits de voyage. J'ecris d'un cafe internet a Bab Touma, le vieux quartier de Damas. Je prends des cours d'arabe a l'universite de Damas, je suis au niveau avance maintenant ce qui me permet de lire la presse, un peu de litterature, et de deiscuter surtout. J'ai retrouve beaucoup de mes amis, et Tante Marie, ou Meme, ma grand-mere damascene. Je ne fais pas grand chose d'autre, sinon decouvrir les nouveaux cafes de Damas, et certains quartiers ou je n'avais jamais mis les pieds, comme Jaramaneh, une banlieue populaire ou vivent beaucoup de chretiens, mais aussi des palestiniens et des refugies iraquiens; beaucoup d'enfants qui jouent au foot (l'Iraq a gagne la coupe d'Asie, ce fut un jour de grande liesse populaire que j'ai malheureusement manque de quelques jours), de boutiques, de banderoles officielles ou annoncant la venue prochaine des plus grandes stars de la chanson arabe; un mariage aussi, avec la mariee scintillante de mille feux dans une voiture facon ancienne, un peu retapee avec des planches de bois et decoree de rubans blancs, et les voisins au balcon.
Damas n'a pas beaucoup change, quelques constructions de plus seulement; mais j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de monde, une circulation de plus en plus chaotique, il faut dire qu'il y a plus d'un million de refugies iraquiens en Syrie: on s'en rend compte rien qu'a voir les prix des logements qui ont plus que double par rapport a mon dernier sejour, il y a deux ans.
J'ecris beaucoup, sur les petites choses du quotidien, les nouveaux systemes de file d'attente dans les banques avec des tickets et une voix enregistree qui appelle les clients en arabe et en anglais; l'absence de systeme dans la gare routiere de Damas qui est une veritable foire d'empoigne ou il serait impossible de trouver son bus s'il n'y avait ces rabatteurs criant le nom des destinations ("Homs, Homs!", "Halab, Halab" etc). La vie quotidienne qui repose enormement sur les ressources annexes, celles dont on est fier (le fils emigre au Canada)et celles qu'on ne dit pas. Sur la famille et les reseaux de voisins. Sur les reves rose et bleus diffuses par les chaines de clips musicaux. Sur l'espoir d'une justice extra-mondaine psalmodie dans les radios et les hauts-parleurs. Sur la douceur du parfum du jasmin qui, le soir, recouvre tendrement les tumultes de la ville.

(photo: la mosquee des Omeyyades, le lieu que je préfère à Damas)