Thursday, March 20, 2008

La question raciale

"race" c'est la race et la course, la course aux voix pour être nommé candidat et la couleur dans laquelle on imagine le/la futurE présidentE. Les journalistes ici sont les premiers à abonder dans les analyses raciologiques; avec le nombre de chaînes d'info en continu qui se partagent l'audimat américain, il faut bien parler de quelque chose. Et faute de prendre le temps de lire les programmes des candidat, les "analystes politiques"se jettent sur les sondages d'opinion, bien sûr toujours établi selon les catégories ethnico-raciales. Hillary jouit de la confiance des Latinos. Obama a finalement acquis le vote noir. Mais comme les résultats des urnes sont un peu plus complexes que cela (Obama a des résultats extraordinaires dans des Etats où les Noirs sont très peu représentés : Iowa, Washington, Wyoming etc.) on en arrive à des discussions complètement absurdes sur le fahttp://www.blogger.com/img/gl.link.gifit que Obama devance Hillary justement parce qu'il est noir et qu'il bénéficie du sentiment de culpabilité des démocrates blancs... C'est ce qu'une collaboratrice d'Hillary a déclaré la semaine dernière, déclenchant un vaste débat sur la question raciale. Les adversaires d'Obama, qui ont du mal à trouver les points faibles de ce "premier de la classe" charismatique, ont ressorti des enregistrements des sermons du pasteur Jeremiah Wright, ami proche d'Obama lequel fait partie de son église United Church of Christ. Comme dans toutes les églises noires à travers le pays, les sermons sont extrêmement politiques, et dénoncent tout aussi bien la pauvreté des Africains-Américains aux Etats Unis que les injustices de la politique internationale. Dans un des sermons les plus diffusés sur Youtube, Wright dit "Qui se préoccupe de ce qu'un pauvre noir doit affronter chaque jour dans un pays et une culture contrôlés par des riches blancs... Jesus était un pauvre noir dans un pays contrôlé par des blancs..."

(même si vous ne comprenez pas l'anglais, regardez la vidéo; la puissance rhétorique du pasteur est époustouflante).
Bon ce n'est pas un scoop de dire que les Noirs sont plus pauvres que les Blancs ici.. c'est juste terriblement politiquement incorrect de dire que les Blancs contrôlent tout. Dans un pays obnubilé par la race il n'est pas correct de parler de domination. On peut dire que les Noirs ont un taux d'échec élevé à l'école, et un taux de criminalité plus fort. On ne peut pas dire que les Blancs possèdent le capital et les médias. Ca fait communiste. Pire, le pasteur a eu le malheur de dire qu'il fallait peut être aussi questionner la politique américaine au Proche-Orient et reconsidérer l'alliance avec Israël - alors là les cheveux se dressent, tout le monde parle d'antisémitisme, comme si Wright disait de jeter les juifs à la mer.
Bref, faisant face à une crise majeure dans laquelle on demandait à Obama de désavouer son pasteur, le candidat démocrate a prononcé un discours extrêmement sage dans lequel il dénonce les excès de Wright, tout en disant que la frustration des Africains-Américains doit être comprise; de manière très intelligente, il dit que Wright a tort de souligner les aspects négatifs des Etats Unis à un moment où c'est l'unité qui est requise.

Il décrit par la suite les réalités des inégalités entre Blancs et Noirs aux Etats-Unis; en rappelant que pour résoudre le problème de la pauvreté, de l'échec scolaire etc il faudra s'attaquer aux questions politiques.
"In the white community, the path to a more perfect union means acknowledging that what ails the African-American community does not just exist in the minds of black people; that the legacy of discrimination — and current incidents of discrimination, while less overt than in the past — are real and must be addressed, not just with words, but with deeds, by investing in our schools and our communities; by enforcing our civil rights laws and ensuring fairness in our criminal justice system; by providing this generation with ladders of opportunity that were unavailable for previous generations. It requires all Americans to realize that your dreams do not have to come at the expense of my dreams; that investing in the health, welfare and education of black and brown and white children will ultimately help all of America prosper.(...) Or, at this moment, in this election, we can come together and say, "Not this time." This time, we want to talk about the crumbling schools that are stealing the future of black children and white children and Asian children and Hispanic children and Native American children. This time, we want to reject the cynicism that tells us that these kids can't learn; that those kids who don't look like us are somebody else's problem. The children of America are not those kids, they are our kids, and we will not let them fall behind in a 21st century economy. Not this time.

Le discours est très bien écrit, comme la plupart des discours d'Obama; mais il n'a pas résolu le débat: beaucoup n'ont pas apprécié qu'il compare le racisme anti-blanc de son pasteur au racisme anti-noir de sa grand-mère (blanche). On attend les prochaines primaires en Pennsylvanie, avec une pincée d'inquiétude... Et même ceux qui ont la certitude qu'Obama sera élu sont inquiets : "le pauvre, il est mort. Je ne comprends même pas pourquoi il veut être président de ce pays. Il est trop bien pour les Etats-Unis. Tu sais ce qui est arrivé aux leaders noirs ici...bang"

1 comment:

من بلد القيظ said...

salut, je t'avais taggee' , amiclament ;-)
with succes.