Sunday, July 01, 2007
vacances-Oregon / parenthese sur les prisons, encore et les predateurs sexuels /
Donc je continue mon recit, toujours sans accents parce que le nouvel ordinateur que j'ai achete a Portland pour la moitie de son prix en France (pas de TVA en Oregon..) a un stupide clavier qwerty donc pas d'accents, pas de cedille, pas de e dans l'o et toutes ces raffineries esthetiques qui rendent la langue française si sophistiquee... Je vous ecris de chez ma copine Amel a Seattle, en écoutant Simon Shahin, extraordinaire joueur de luth - le soleil vient de se coucher sur Seattle, il règne une joyeuse odeur de fleurs s'épanouissant a la chaleur de juillet, et l'on apercoit la silhouette des montagnes (North Cascades) a l'horizon.
Le voyage donc. Apres Crater Lake, Sofien et moi sommes partis vers le nord. Il etait trop tard pour pousser jusqu'a Portand, d'autant que nous n'avions aucun logement de prevu, donc nous avons decide d'aller vers la cote, et nous nous sommes arretes dans un joli camping a Corvallis - j'etais un peu hesitante... il s'agissait d'un camping d'habitation plutot que d'un camping de vacances. Imaginez des touristes americains qui voudraient camper dans les terrains de caravanes de gitans en banlieue parisienne... Mais finalement cela n'avait rien d'un camping de gitans, c'etait plutot cosy, avec une jolie salle de bains tapissee de moquette et des bibelots coquets dans les toilettes.. . Le lendemain matin, nous sommes alles a Newport,un joli petit port de pecheurs sur la cote, puis nous avons continue jusqu'a Tillamook (photo - oui le gars jou au golf sur la plage...)
Portland donc. Comme nous n'etions pas tres bien organises nous sommes arrives sans reservation et sans solution alternative, et evidemment tout etait complet. Pas de probleme, nous avons repris la voiture avec la tente, un poulet roti a Safeway, et nous sommes partis dans la vallee de la Columbia River, a une demi-heure de Portland. Une journee de plus dans la nature avant de retrouver la civilisation urbaine (photo: les chutes de Multnomah).
Portland est une tres jolie ville, et surtout un paradis pour faire des achats, qu'il s'agisse d'ordinateurs (royaume de la Pomme), de CD (d'occas'), ou de livres: Powell's est la plus grande librairie independante des Etats-Unis, imaginez toutes les librairies du boulevard Saint-Michel en une! Comme ces paradis sont aussi pour moi des lieux de perdition (financierement parlant), je me suis limitee a l'achat de deux romans (catch-22, ne sorte de must ici, que tout le monde a lu apparemment, et 'One year in the merde', experience d'un British a Paris, le titre en dit long sur ce qu'il a pense de notre belle capitale !), et au rayon "prisons", parce qu'il faut que je me mette serieusement a lire sur le sujet... ne serait-ce que pour pouvoir comprendre la fascination de ce pays pour les prisons. Il y a un nombre incroyable de programmes televises sur le sujet: documentaires, fictions (Oz, Prison Break), ou melange des deux avec des documentaires choc mettant en scene les "pires criminels" des Etats-Unis dans des prisons de haute securite qui sont en meme temps des coupe-gorge ou le personnel doit toujours s'armer d'une combinaison de robocop pour se deplacer dans la prison.
Je ne comprends pas tres bien le commerce de la peur (souvent de mauvaise foi en plus), ni qui en profite exactement (les prisons ne sont pas si privatisees que ca, le taux de criminalite pas si eleve - hormis les homicides et les tueries spectaculaires, mais bon dans un pays ou les armes et les anti-depresseurs sont aussi facilement accessibles, ce n'est pas si etonnant - et surtout coutent tres cher au contribuable). Nous avons vu un de ces reportages a la tele avec des amis, a Seattle, montrant la prison de Saint Quentin, a San Francisco, replique exacte d'Alcatraz. Et sur une autre chaine, quasi en meme temps une emission de tele realite d'un nouveau genre: la traque de "predateurs sexuels" sur internet et leur denonciation publique a la television. Une equipe de tele se fait passer pour des petites filles ou petits garcons, entre 10 et 14 ans, rencontre des pervers sur e net, joue leur jeu pervers en proposant des rendez-vous (ce soir la c'etait "viens tout nu dans le garage de mes parents ") - on voit le "predateur sexuel" arriver et decouvrir qu'au lieu du petit garcon ou de la petite fille attendue c'est un homme au ton de pasteur, entoure de cameras, qui lui dit "what's wrong with you" et commence a analyser sa nature perverse sous l'oeil horrifie des telespectateurs. Je ne voudrais pas passer pour "soft on crime", mais mon impression etait surtout que ces sexual predators etaient de pauvres types, et que l'equipe de television etait tout aussi perverse que lui (j'espere qu'aucun enfant n'irait demander sur internet, a un homme qui dit etre un instit de 30 ans, de venir tout nu dans le garage de ses parents...). Je crois que conjointement au puritanisme americain (qui interdit aux moins de 16 ans les films ou l'on voit une fesse ou un bout de sein) il y a une sorte de surenchere sur les crimes sexuels: non seulement avec leur traduction en jeu televise, mais aussi avec leur extreme publicisation: la mise sur internet des coordonnees exactes des criminels (depuis les violeurs jusqu'aux amoureux collants qualifies de "stalkers")sur des sites du genre "votre voisin est-il un predateur sexuel", l'utilisation des liaisons extra-conjugales comme arme politique. Et, pour revenir a la prison, l'enfermement indetermine des criminels sexuels violents, et l'utilisation commune de l'accusation de "statutory rape" pour eloigner le petit copain encombrant (et majeur) de sa fille mineure (notez que l'equivalent francais, "detournement de mineur", ne sous-entend pas qu'il y a viol).
Bon retournons aux vacances apres ce detour...
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