Thursday, November 30, 2006

Bulletin météo...

Oh j'ai beaucoup de choses à raconter: ma dinde de Thanksgiving chez Eric et Amy, une très bonne dinde version "gaucho écolo" de Seattle, dans une ambiance très sympathique - mon week-end à vancouver, ville jumelle de Seattle, beaucoup plus grande, entourée de belles montagnes enneigées et dont le centre-ville ressemble à la cour aux miracle tant les clodos y sont nombreux et mal en point... Beaucoup de choses mais je vais commencer par le plus spectaculaire, la METEO.
Après un mois de novembre tres pluvieux, qui a enregistre le RECORD DU SIECLE de pluviométrie (voir: http://www.nytimes.com/2006/11/27/us/27rain.html ), il s'est soudain mis à neiger... une tempête comme on n'en avait jamais vu ici, où il ne tombe jamais que quelques petits flocons par an. Bien sûr il neige dans les montagnes, mais les montagnes c'est fait pour faire du ski, pas la ville ! Du coup, vent de panique à Seattle. La tempête nous a pris à Vancouver le dimanche, nous a suivis sur la route, bloquée par 30 cm de neige... puis lundi soir à Seattle la grêle est tombée, puis la neige, et il s'est mis à faire super froid ( -10C), du coup tout a gelé, et on s'est retrouvé avec 3 à 5 cm de verglas sur les routes. Comme les Seattleites sont habitués à une douce humidité, mais pas au grand froid neigeux, bien sûr les routes n'étaient pas sablées ou salées... Le lendemain matin, les gens étaient paniqués par le temps, la moitié des cours ont été annulés à l'université. Tout d'un coup le nombre de gens en tongues a chuté de 80% (je ne dirais pas 100%, il y a toujours des tarés. Et des gens qui portent des shorts au dessus de leurs bottes de neige. Par -10C je le répète...). Les infos à la télé ont mis en place une cellule de crise, pour couvrir l'événement. Des dizaines de voitures ont été abandonnées sur le bord des routes. Les carrossiers vont faire fortune. Et, attendez-vous à pire: sur un ton savamment dramatique le présentateur expliquait "demain matin, quand vous vous réveillerez, vous aurez l'impression qu'il fait beau, et que le mauvais temps est passé. En effet, le ciel semblera dégagé, le soleil brillera. Mais détrompez vous, une nouvelle tempête de neige s'abattra sur la ville dans la soirée, encore plus importante que la précédente.." - suivent les images satellites montrant le déplacement menaçant des nuages de neige.. En effet le lendemain après une affreuse pluie verglaçante (de la pluie qui gèle en tombant, c'est très bizarre, ça fait comme des petites aiguilles. Si vous voulez étudier la pluie, Seattle est une région très intéressante par la diversité des phénomènes pluviométriques qu'elle présente), la neige est venue, toute jolie et dansante dans les airs, on se croyait à Noel.
La douceur et la pluie sont désormais revenues, je pense que j'aurai presque une classe complète en cours demain, c'est bien je vais leur faire le petit spirou... Et puis j'ai trois papiers à rendre pour la semaine prochaine (c'est déjà la dernière semaine de cours!) - mais je prendrai un peu de temps pour vous raconter Vancouver...

Wednesday, November 15, 2006

que d'arbres que d'arbres...



J'ai entendu par écho des réactions d'intellectuels parisiens ( ;-))surpris du ton très "nature" que prend mon blog, où je m'émerveille des écureuils, marmottes, dauphins, et autres spécimens de nos amies les bêtes. Non je ne suis pas encore devenue une femme des bois, mais presque... d'ailleurs je vais en rajouter puisque mon appareil photo, qui a eu un coma pluvial (court-circuit provoqué par la sur-humidité de la "rainforest"-bien-nommée) est remis de ses émotions...
Donc plutôt que de vous parler de mes cours (qui sont au demeurant très intéressants) et de mes enseignements (qui se passent très bien), je vous envoie encore des photos de l'Evergreen State (pour les "pas-très-anglophones": le Pays Toujours Vert, c'est comme ça qu'on appelle l'Etat du Washington)
Et pour continuer sur ma lancée j'aimerais vous parler de la beauté de cet automne avec ces arbes qui passaient doucement du vert au jaune puis au rouge... et soudain, la pluie et le vent, et toutes ces couleurs se sont envolées, éparpillées dans une boue triste et glissante...


(et, pour encore en rajouter, en rentrant ce soir après une longue journée de cours et de correction de copies, je suis tombée nez-à-nez avec un raton laveur énorme, qui m'a regardé de ses petits yeux à la zorro, perdus au milieu de ses bourrelets, avant de se décider à trottiner son obésité derrière un buisson. C'est très bizarre comme bestiole. Et assez incongru, entre le bâtiment des sciences sociales et l'entrée ouest de la bibliothèque...)

Sunday, November 12, 2006

Californian Islands and Temperate Rainforest


Ce blog a bien des allures de journal de voyage... vous allez croire que je ne fais que me promener, mais non, je travaille aussi ! Simplement les voyages m'inspirent davantage quand il s'agit de raconter ma vie "de l'autre côté" de l'Atlantique. Alors je vous fais part de deux week-ends extraordinaires...
Le premier, en Californie - euh, c'est un peu du luxe mais c'est mon cadeau d'anniversaire, je suis allé rendre visite à un ami à Santa-Barbara (oui oui, rigolez, l'université est très bien là bas, y a pas que des soap opéras!)... Week-end de rêve dans une région extraordinaire. Je ne m'y attendais pas, je pensais que la Californie était une espèce de riviera de riches, très superficielle, et parsemée d'enclaves de pauvres, très violentes. Je pense que LA est un peu comme ça... mais traverser LA depuis les collines de Mulholland Drive, on se croirait sur une petite route de la côte d'Azur, avec des paysages encore plus extraordinaires... Nous sommes allés visiter les Channel Islands, petit sanctuaire marin absolument charmant, encore tout desséché par le soleil; pendant la traversée, des dizaines, vingtaines, cinquantaines de dauphins accompagnaient le bateau, c'était plus extraordinaire que je ne saurais le dire. Ils fusaient droit sur le bateau pour jouer dans ses vagues, surfant dans le sillage du navire et s'amusant à bondir en groupes synchronisés, spectacle incroyable, et ils riaient bien de l'étonnement de leurs spectateurs...
Le deuxième week-end, quelques semaines plus tard, est tout en contraste... J'en reviens seulement, j'ai encore les pieds mouillés. C'était une excursion dans la Olympic Peninsula, à quelques heures à l'Ouest de Seattle. La péninsule abrite un parc naturel, avec une flore très particulière, appelée "temperate rainforest". Des arbres centenaires s'élèvent, immenses, dans de profondes forêts moussues, la cime perdue dans la brume de pluie, les rivières bruissent entre leurs racines, et finissent en tumultueuses cascades. Plus loin, les rivières rejoignent la mer, et parfois les arbres, peut-êtres nostalgiques de leurs compagnes joyeuses, se jettent aussi dans l'océan du haut des falaises. On retrouve sur la plage, après les mugissements des vagues et les tourmentes des rochers, leur corps démembré et poli par les larmes de la mer.